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Auto Belenos vu par Swatch Groupe.

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NOUVELLE ÉTAPE. La start-up fondée par Swatch Group et ses partenaires met à l’épreuve l’ensemble de sa chaîne de production énergétique, du solaire à l’hydrogène-oxygène.

Presque tous les administrateurs de Belenos Clean Power présidé par Nick Hayek, CEO de Swatch Group, étaient présents à la mi-août à Bienne. Tous très curieux de voir rouler une voiture électrique dont la conception est unique au monde. Alexandre Closset, COO de Belenos depuis un an, et son équipe présentèrent aux membres du conseil d'administration le résultat de six mois d'un travail acharné, jour et nuit: une automobile de démonstration qui entame un périple d'au moins un an sur les routes de Suisse pour tester sa pile à combustible, réalisée en collaboration avec l'Institut Paul Scherrer (PSI), à Villigen (AG). 

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Cette pile est alimentée par de l'oxygène et de l'hydrogène, deux gaz créés par électrolyse de l'eau, elle-même engendrée par l'énergie captée par des panneaux solaires (voir ci-contre) selon un schéma développé à l'origine par Michelin, Fribourg. Pour la première fois, le rêve de feu Nicolas G. Hayek, rendre le «consommacteur» indépendant quant à sa gestion de l'énergie, passe du concept à la réalité.

50 collaborateurs. «Nous avons retrouvé l'esprit de la Smart hybride», s'enthousiasme Mougahed Darwish, administrateur délégué de Belenos. En 1991, Nicolas G. Hayek avait notamment créé une société chargée de mettre au point un moteur hybride, combinant essence et électricité, en collaboration d'abord avec Volkswagen et, dès 1994 avec Mercedes-Benz.

Quatre ans plus tard, l'horloger se retirait de l'aventure, la voiture révolutionnaire souhaitée n'étant plus dans les projets du constructeur allemand. La petite Smart à essence allait faire son chemin sans Hayek. Mais aujourd'hui, comme une spirale ascendante, l'histoire refait surface. Maints collaborateurs jadis impliqués dans la Smart hybride ont rejoint Belenos!

En comptant ceux du PSI, des écoles polytechniques fédérales, du Groupe E, des hautes écoles spécialisées et, bien sûr, de Swatch Group, dont la société ETA, il y a aujourd'hui une bonne cinquantaine de personnes concernées par le projet, à temps complet ou partiel. «Chaque année, nous recrutons de nouveaux collaborateurs et nous augmentons nos investissements», souligne Mougahed Darwish sans toutefois articuler de chiffres.

Avec la force de frappe d'actionnaires tels que Swatch Group et la Deutsche Bank présidée par Josef Ackermann, Belenos n'a pas vraiment de souci financier à se faire.

Puzzle. Jusqu'à présent, chacun des composants du système Belenos était testé séparément. Désormais, les pièces du puzzle sont rassemblées, mises en synergie et analysées au peigne fin. La phase d'industrialisation n'est donc pas encore pour demain. Belenos Clean Power est encore une start-up.

Pas question de mettre ses ingénieurs sous pression. «Ce serait contre-productif», insiste Mougahed Darwish. La concurrence? «La plupart des entreprises se concentrent sur un seul composant. Notre spécialité, c'est de développer toute une chaîne de production énergétique». Quant à Nick Hayek que l'on a pu croire, à tort, moins concerné par ce projet que son père, il affiche confiance et détermination. «Nous avons une vision à long terme.»

Avant que chaque ménage ne puise son courant électrique du soleil et ne recharge son véhicule en gaz comprimés, des barrières devront être franchies. Comme le précise Alexandre Closset, ex-CEO de Flexcell à Yverdon-les-Bains, la pile à combustible est déjà performante. «Avec plus d'un watt par cm2, sa puissance équivaut à celle d'un moteur thermique.» Par ailleurs, son autonomie peut atteindre les 500 kilomètres, à condition de disposer d'une réserve de gaz suffisante.

En revanche, concernant sa durée de vie et son coût, «il y a encore du travail!» Reste enfin à convaincre l'automobiliste qu'il ne court aucun risque en remplissant le réservoir de sa voiture. Pour Swatch Group, passé maître dans la miniaturisation électronique et la compression des coûts, de tels défis ne sont vraiment pas insurmontables.

Par PHILIPPE LE BÉ

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